RTE publie le bilan de la concertation de la phase 1 de l'étude "Futurs énergétiques 2050".
Selon les scénarios envisagés par RTE, le parc photovoltaïque installé devra être multiplié par 7 à 21 d'ici 2050.
L'étude "Futurs énergétiques 2050", lancée en 2019 suite à une saisine du Gouvernement, vise à analyser les différentes options possibles pour parvenir à la neutralité carbone du mix électrique en 2050. Elle a pour cadrage général la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).
La phase 1 qui vient de se terminer a été consacrée au cadrage des objectifs, méthodes et hypothèses de l'étude via notamment une consultation publique et une large participation des "parties prenantes expertes". Un bilan de cette concertation a été publié par RTE :
Le parc photovoltaïque envisagé est au minimum multiplié par 7, même dans le cas d'unE relance du nucléaire
Les scénarios envisagés par RTE sont divisés en deux catégories :
- 3 scénarios M visant le 100 % EnR à horizon 2050 ou 2060,
- 3 scénarios N prévoyant une relance du nucléaire avec une part de celui-ci dans le mix comprise entre 27 et 50 %.
Cette limite de 50 % nucléaire au sein des scénarios N n'est pas issue d'un cadrage politique, mais d'un résultat technique basé sur l'évolution de la consommation d'électricité, le déclassement du parc historique à 60 ans, et sur la capacité maximale de construction de nouveaux réacteurs (EPR et SMR).
Ces configurations présentent une ou plusieurs incompatibilités avec la trajectoire de réduction des émissions.
Deux nouvelles configurations alternatives étudiées : sortie rapide du nucléaire et maintien de la part du nucléaire dans le mix voire moratoire sur les énergies renouvelables
La consultation publique a confirmé le caractère extrêmement clivé et passionnel du débat sur le nucléaire et les énergies renouvelables.
Des acteurs de la société civile ont ainsi demandé l'ajout d'un scénario de sortie rapide du nucléaire (entre "tout de suite" et "d'ici 2030"). D'autres ont demandé un maintien de la part du nucléaire à son niveau actuel, voire un moratoire sur les énergies renouvelables. Afin de prendre en compte ces demandes, RTE va ajouter deux scénarios aux 6 précédents.
Toutefois, RTE précise concernant ces deux scénarios que "les analyses techniques montrent que ces configurations présentent, à des degrés divers, une ou plusieurs incompatibilités avec la trajectoire souhaitée de réduction des émissions – notamment à l’horizon 2030– en tenant compte des rythmes possibles de développement des filières ayant fait l’objet d’une concertation par ailleurs".
Les scénarios 100 % EnR ou comportant du nouveau nucléaire nécessitent chacun de relever un certain nombre de contraintes
Concernant les scénarios 100 % énergies renouvelables, RTE indique que : "la perspective d’un système électrique composé à 100% d’énergies renouvelables implique le franchissement de barrières technologiques et la maîtrise de solutions non encore testées en grandeur réelle".
Pour les scénarios comportant du nouveau nucléaire, la contrainte est davantage économique et industrielle : "Les scénarios N comportant du nouveau nucléaire, quant à eux, nécessitent de construire de nouveaux réacteurs nucléaires rapidement et à des coûts maîtrisés, et de nombreux scénarios supposent une prolongation de la durée de vie d’une partie du parc nucléaire actuel alors que cette prolongation au-delà de 50 ans et a fortiori de 60 ans n’est pas acquise à ce jour.".
Une division par deux de la consommation d'énergie, mais une augmentation de la consommation d'électricité
La Stratégie Nationale Bas Carbone repose sur une baisse de la consommation globale d'énergie accompagnée d'une forte électrification des usages. Les scénarios de RTE prévoient ainsi une augmentation de la consommation d'électricité, aujourd'hui de 470 TWh/an, elle pourrait monter de 550 à 770 TWh en fonction de l'importance des actions de sobriété, de la réindustrialisation, des actions d'efficacité énergétique, de l'électrification des usages et du développement de la production d'hydrogène.
Une évaluation des scénarios selon quatre axes : technique, économique, environnemental et sociétal
Les différents scénarios présentés vont être évalués dans le cadre de la phase 2 qui sera finalisée courant automne 2021. L'étude se poursuivra par ailleurs courant 2022 sous forme d'analyses complémentaires.